L'OMS valide la Côte d'Ivoire pour avoir éliminé la maladie du sommeil en tant que problème de santé publique

26-03-2021

«Je dédie cette étape importante à des décennies de travail acharné et à la contribution individuelle de chaque agent de santé qui a relevé certains des défis les plus difficiles pour atteindre les populations, souvent dans des zones rurales reculées», a déclaré le Dr Aka Aouele, ministre de la Santé et de l'Hygiène publique de Côte d'Ivoire. «Notre défi est maintenant de maintenir le niveau de surveillance requis et, avec l'aide de tous, de parvenir à une interruption de la transmission d'ici 2030.»

Dans les années 90, la Côte d'Ivoire a  signalé des centaines de cas de maladie du sommeil chaque année. Les cas ont progressivement diminué au cours des 2 dernières décennies, et au cours des dernières années, le pays a signalé moins de 10 cas par an. A ce niveau bas, la Côte d'Ivoire  qualifie d'avoir éliminé la maladie en tant que problème de santé publique.

Cette réalisation est attribuée à de solides mesures de contrôle et de surveillance, à un dépistage actif (et passif) des personnes à risque et à une lutte antivectorielle ciblée, qui ont contribué à réduire fortement le nombre de cas dans les zones de transmission. Les hôpitaux et les centres de santé ont contrôlé les patients à l'aide de tests de diagnostic spécifiques, tandis que les unités mobiles de laboratoire ont dépisté les habitants des villages.

«La réussite de la Côte d'Ivoire marque une étape importante qui rapproche l'Afrique de l'élimination de la maladie du sommeil», a déclaré le Dr Matshidiso Moeti, Directeur régional de l'OMS pour l'Afrique. «Les mesures de contrôle soutenues au cours des deux dernières décennies ont entraîné une baisse significative du nombre de cas - un signe positif que de nombreux pays franchiront bientôt ce point de repère.»

Le traitement des personnes infectées signifiait que le vecteur - la mouche tsé-tsé - ne pouvait plus transmettre la maladie à d'autres. Cela a dû être maintenu pendant des années afin d'éliminer progressivement la maladie.

«Le résultat que la Côte d'Ivoire a obtenu après plusieurs décennies de lutte contre la trypanosomiase humaine africaine, reflète l'excellent leadership du ministère de la Santé et de l'Hygiène publique à travers la Direction du programme d'élimination de la THA» a déclaré le Dr Jean Marie Vianny Yameogo, Représentant de l'OMS en Côte d'Ivoire. » C'est aussi l'expression de l'engagement et de la détermination des directions régionales et départementales de la santé, des professionnels de santé, de la participation des communautés aux stratégies de contrôle et de la vitalité du partenariat.

Deux autres pays - le Bénin et la Guinée équatoriale - ont soumis leurs dossiers à l'OMS, demandant la validation de l'élimination de la maladie du sommeil en tant que problème de santé publique 1.

Sous la direction de l'OMS, les programmes de lutte nationaux, les agences de coopération bilatérale et les organisations non gouvernementales ont considérablement réduit les cas de la maladie à des nombres sans précédent - en particulier moins de 1000 dans le monde - avant 2020.

La maladie du sommeil est une maladie potentiellement mortelle transmise par la piqûre d'une mouche tsé-tsé infectée, une espèce originaire du continent africain. Plus de 60 millions de personnes vivant principalement dans les zones rurales de 36 pays d'Afrique orientale, centrale et occidentale risquent de contracter la maladie.

Validation pour l'élimination d'un problème de santé publique

La validation pour chaque pays est évaluée par l'OMS. Un dossier complet doit être soumis pour présenter des informations détaillées sur l'incidence passée et présente de la maladie sur l'ensemble du territoire. Le pays doit démontrer une surveillance efficace et continue pour prouver que la capacité de détection de la maladie est forte. Les chiffres doivent être inférieurs aux seuils spécifiques exigés par l'OMS - c'est-à-dire inférieurs à 1 cas pour 10 000 habitants dans tous les districts - pendant une période de 5 ans.

L'OMS et ses partenaires visent l'interruption de la transmission de la forme  Trypanosoma brucei gambiense  de la maladie dans tous les pays d'endémie d'ici 2030.

Les principales approches pour lutter contre la maladie du sommeil comprennent la réduction des réservoirs d'infection et la réduction de la présence de la mouche tsé-tsé.

Le dépistage des personnes à risque permet d'identifier les patients au stade précoce de la maladie. Si le diagnostic est fait tôt, il est possible d'éviter les procédures de traitement compliquées et risquées au stade avancé.

La maladie

La trypanosomiase humaine africaine est une maladie parasitaire à transmission vectorielle causée par une infection par des parasites protozoaires appartenant au genre Trypanosoma. Le parasite responsable est transmis aux humains par la piqûre d'une mouche tsé-tsé (  genre Glossina ) qui a contracté l'infection des humains ou des animaux hébergeant les parasites pathogènes humains.

Il existe 2 formes de la maladie: l'une due au trypanosome gambiense, présent dans 24 pays d'Afrique de l'Ouest et centrale et représentant plus de 98% des cas; et une autre due à  Trypanosoma brucei rhodesiense , qui se trouve dans 13 pays d'Afrique orientale et australe et représente les cas restants.

Lorsqu'elle est mordue par une mouche tsé-tsé infectée, une plaie rouge peut éclater en quelques semaines. La personne peut ressentir de la fièvre, des ganglions lymphatiques enflés, des douleurs musculaires et articulaires, des maux de tête et de l'irritabilité.

Les personnes infectées se sentent léthargiques et somnolentes pendant la journée, puis réveillées mais épuisées la nuit. Viennent ensuite des troubles neuropsychiatriques et sensoriels, puis un coma. La mort peut survenir en quelques mois, voire plusieurs années. 

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Un dossier complet doit être soumis pour présenter des informations détaillées sur l'incidence passée et présente de la maladie sur l'ensemble du territoire. Le pays doit démontrer une surveillance efficace et continue pour prouver que la capacité de détection de la maladie est forte. Les chiffres doivent être inférieurs aux seuils spécifiques exigés par l'OMS, c'est-à-dire un cas pour 10 000 habitants dans tous les districts, pendant une période de cinq ans.


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